Mali
Nous sommes à 80 km de Tombouctou au Mali. Ici autour du lac Faguibine, qui a commencé à s’assécher dans les années 70 à cause de la sécheresse, l’eau a laissé la place à des dunes de sable.
Les habitants, qui vivaient des produits de leur pêche et de l’élevage, ont pour la plupart dû aller s’installer ailleurs.
Ceux qui restent, coupent les derniers arbres, ce qui accroît l'érosion et la déshydratation des sols. Mais pour certains, il n'y a pas d'alternative pour survivre.
"Toute cette zone était remplie d'eau. Puis l'eau s'est retirée et les arbres ont commencé à pousser autour du lac. Les arbres ont commencé à disparaître et les gens ont cultivé la terre quand il n'y avait plus d'arbres. Lors de la première rébellion, des personnes déplacées se sont installées ici et ont détruit la forêt et quand il n'y avait plus de forêt, les dunes se sont formées", explique Abdul Karim Ag Al Hassane, ancien agriculteur.
Car depuis que le lac s'est asséché, des gaz inflammables s'échappent du sol et rendent la terre incultivable. Les terres exploitables sont de plus en plus rares. Une situation qui provoque des conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs, comme l’explique Mahamadou Ousmane, cultivateur.
"Entre éleveurs et agriculteurs, il n'y a pas de jour sans conflit. Parce que l'espace est petit, tout le monde veut l'exploiter. C'est la raison des tensions. Après la récolte de nos produits, nous les transportons avec beaucoup de risques. Même les femmes que vous voyez derrière moi sont exposées. Leur maïs peut être intercepté en cours de route."
L’école du village, complètement ensablée, est fermée. Le maire s’inquiète d’un autre danger pour son village : le recrutement des jeunes par des groupes armés.
"C'est une école d'à peu près 400 élèves. 400 élèves, cela veut dire toute une génération. Une génération perdue, une génération préparée pour l'exode ou bien pour le recrutement. Mais malheureusement, il y a une force plus forte que nous qui est venue détruire l'école. Le désert qui avance, l'érosion, l'ensablement. Donc, nous sommes dans une zone où depuis 2012, nos communes n'existent qu'avec l'appui des partenaires", explique Hama Abacrene, maire de Bintagoungou.
Aujourd’hui, 50 ans après l’assèchement du lac Faguibine, les conséquences dans les six communes qui entourent ce lac sont dramatiques.
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